Les journées d’automne de la SFR/FSU se sont déroulées les 15 et 16 octobre dernier. La richesse des différentes interventions et la densité des débats ne permettent pas d’en faire un compte-rendu exhaustif mais d’en présenter une synthèse.

En guise d’introduction B.Friot a présenté quelques éléments statistiques qu’on devrait retrouver (un jour), en plus complet, sur le site de la FSU.

Au 31/12/2012 les fonctionnaires retraités sont 3 585 801 parmi les 16 354 000 de retraités dont 1 000 000(des femmes essentiellement) ne touchent que la pension de réversion du conjoint.
La survie moyenne en tant que pensionné est de 19,5 ans : 17,9 pour les H. et 21 pour les F, l’âge moyen du décès est de 82,4 ans ce qui marque une certaine stagnation.
Le montant de la pension moyenne (1288 €) augmente lentement, en effet les 650 455 néo pensionnés touchent davantage que les 444 196 décédés en raison de qualifications en général plus élevées. Cela est notamment marqué pour les fonctionnaires (2276 € pour les H et 1950 pour les F).
351 000 retraités cumulent une activité salariée avec leur pension (qui est supérieure en moyenne de 20% à la pension moyenne).
L’âge moyen de départ à la retraite augmente : 62,3 ans contre 61,9 ans en 2004. Dans la Fonction Publique 60% des agents étaient en retraite à 60 ans à cette date, ils ne sont plus que 40% désormais.
Toujours dans la FP 53% des agents bénéficient d’une pension « normale », 31 % d’une surcote et 16% d’une décote et en moyenne le montant de la surcote est deux fois plus élevé que celui de la décote.

La table ronde « santé, accès aux soins et prévention »

Elle réunissait le Pr JL Salomez , directeur de l’observatoire de la santé du Nord Pas de Calais, le Pr André Grimaldi qu’on ne présente plus, Ph. Batifoulier, économiste de la santé et M. Martinez de la MGEN qui ont abordé différents thèmes :

Les déserts médicaux : Ils sont essentiellement ruraux. On demande de plus en plus aux médecins de travailler en réseaux (avec des spécialistes, des paramédicaux, hôpitaux...) et ils sont formés pour cela. Or ces conditions d’exercice sont concentrées dans les grandes villes. La solution passe par le développement de ces réseaux. En fait le « désert » concerne davantage les spécialistes et les paramédicaux, on peut faire un constat identique pour certaines banlieues.
Mais il en existe d’autres formes : trouve-t’on des spécialistes de secteur 1 à Nice ou à Paris intra-muros ? Sans oublier les aspects psycho sociaux : 75% des femmes participent aux actions, gratuites, de dépistage de cancer du sein, mais seulement 35% de celles qui bénéficient de la CMU ou du RSA.

Le coût de la santé : 2% du PIB en 1947, 12% en 2012, 3é Rang Mondial (18% aux USA, Ier RM qui démontre que les pays qui dépensent le plus pour leur santé sont ceux où les inégalité dans ce domaine sont les plus fortes).
La maladie est une épreuve physique et financière.
Les remboursements sont de 80% en principe (93% au Royaume Uni) mais ne dépassent pas 55% pour les soins courants, même le 100% pour les maladies grave n’existe plus réellement. Les déremboursements, les dépassements d’honoraires, la hausse du ticket modérateur, du forfait hospitalier (de 3 à 18€) sont passés par là.
Pourtant la SS, dont le bilan était excédentaire en 2011, a doublé son déficit depuis 2009/10, l’augmentation du chômage, de la précarité et les exonérations patronales en sont responsables.
Il n’y a pas de vision d’ensemble pour les malades chroniques (6 M. de personnes, 9% de la population mais 65% du déficit)
Dans le même temps le renoncement aux soins pour raisons financières concerne 8% de la population, le taux le plus élevé de l’UE. Cela touche les plus pauvres dont les pathologies deviennent plus graves et plus coûteuses : plus on est pauvre plus on est malade.

L’avenir

Pour A.Grimaldi notre système mi privé (les médecins sont des libéraux) mi public qui fonctionnait assez bien pendant les 30 glorieuses arrive à un tournant dangereux. Exemple l’ANI crée une SS d’entreprise à l’américaine dont les retraités et les veuves sont exclus.
Pour PH. Batifouliez Les assurances privées et les Mutuelles coûtent cher pour un rendement faible, le tout SS avec des remboursements à 100% serait moins onéreux.

Alain Tiberti