De nombreux élèves quittent encore le système éducatif sans qualification et dans notre académie, les taux de réussite au bac restent parfois inférieurs aux moyennes nationales. La voie technologique y est un réel facteur de démocratisation puisqu’elle permet l’accès à un niveau IV de qualification pour de nombreux élèves.

Rejeter une réforme inacceptable

Cette réforme des STI ne pourrait qu’avoir des conséquences désastreuses : réduction de l’offre de formation, « généralisation » des enseignements, regroupement d’enseignements entre STL et STI en physique chimie qui fragiliseront les élèves de chacune de ces séries, disparition de la physique appliquée, refonte des programmes qui prive la série de sa spécificité, les approches pédagogiques adaptées en liaison avec les champs professionnels et technologiques. In fine, ce sont des profils d’élèves de série scientifiques que dessine la réforme et non celui des élèves qui réussissaient autrefois grâce à la série STI.

Les enseignements généraux seraient prévus en troncs communs en première et terminale, comme une partie des enseignements technologiques qualifiés de transversaux. L’affichage pédagogique, fortement contestable, ne saurait masquer l’objectif budgétaire : supprimer de nombreux postes en modifiant considérablement les enseignements. Qu’à cela ne tienne répond le rectorat, il suffit de former les enseignants ! C’est ainsi que nos collègues de STI se voient convoqués depuis la rentrée de Noël à des formations en plus de leur temps de travail… Inadmissible !

Tout est fait pour que la spécificité de la voie technologique, c’est-à-dire ce qui a permis la réussite des jeunes, soit effacée du second degré. Refusée pour ces raisons par la profession, la réforme des séries STI/STL a été également rejetée par le Conseil Supérieur de l’Éducation (CSE) qui a rejeté les deux projets d’arrêtés portant sur l’organisation et les horaires des enseignements en classe de Première ST2ID (ex STI) et STL.

Amplifier la mobilisation

Nous avons fait part du mécontentement des collègues et des risques de cette réforme pour les élèves de notre académie au recteur, lorsque nous l’avons rencontré. Dans le cadre d’une audience intersyndicale, nous porterons de nouveau les revendications des collègues et réaffirmerons notre opposition à cette réforme.

D’ores et déjà, les personnels de plusieurs lycées ont entrepris des actions locales, auxquelles la Section académique du SNES apporte tout son soutien : demandes d’audiences, distribution de tracts, etc.

La Section académique du SNES soutient l’action de grève le mercredi 19 janvier décidée par les personnels du Lycée Langevin, le jour même où débute la « formation » des professeurs de STI, et appelle l’ensemble des personnels à discuter des suites de l’action dans le cadre d’heures d’information syndicale.